Entre la vie et la mort, visiter Varanasi*, c’est comme la cité de la joie !

Comment vous décrire cette ville ? Vous dire que cela fait un choc de voir les morts vous passez sous le nez ? Comment expliquer que les locaux sourient au coin de la rue après une procession funéraire ? Visiter Varanasi, c’est comme être dans l’apocalypse des émotions antinomiques. Elle m’a fait repenser à Delhi mais en moins oppressante et en plus joyeuse. Au bout de quelques heures, j’ai pensé à la cité de la joie, avec Patrick Swayze. Ok l’histoire du film, se passe à Calcutta, mais j’ai eu ce sentiment à ces premiers instants. Quand on se promène le long du Gange ou « Ganga en anglais », le silence est votre compagnon de route. Paix, tranquillité et pensées diverses vous guide le long du Gange jusqu’à ce que vous tombiez sur des événements étranges.

Une foi inébranlable, et un chemin de paix

Mon premier jour était en réalité, une fin d’après-midi après 14h de train depuis Khajuraho. C’est long, très long mais la récompense en vaut le déplacement. J’ai déballé mon sac et je suis resté dans cette petite guest-house familiale indienne à 5 € la nuit avec le confort minimum. J’ai prévu de filmer et de faire des photos et je me renseigne auprès des anglais pour l’agenda local. Je peux déjà vous dire que si vous voulez voir les cérémonies, il vous faudra éviter la grasse matinée. C’est au ghât Assi que les premières processions ont lieu vers 5h30. Assister à des rituels ancestraux est un moment magique car la chorégraphie est spirituelle, gracieuse et reposante. Des moines hindous à l’allure de moines bouddhistes vous présentent leur spectacle qui reste le même depuis des années.

J’ai fait les photos que vous pouvez voir ci-dessous. J’écris ces lignes comme si c’était une vision que je pouvais vous décrire à la seconde près en temps réel. Je crois que je ne peux pas faire mieux que de vous dire : visiter Varanasi. Voir ces cérémonies, cette foi inébranlable envers les dieux des Indiens, et que la mort n’est qu’une étape de la vie est quelque chose de stupéfiant.

Pour quelles raisons visiter Varanasi ?

Si vous visitez Varanasi, ce n’est pas pour prendre un bain. Le long du Gange, vous pouvez tenter cette expérience mais je ne vous le conseille pas. J’ai vu des Européens le faire mais je n’ai pas suivi car j’étais déjà malade. Si vous voulez limiter un risque d’infection de la peau, c’est le moment de passer votre chemin et de juste regarder. Si vous venez dans cette ville, c’est pour l’aspect religieux profond et chercher la réponse à cette question: pourquoi font-ils cela ? Depuis des siècles, les Indiens, honorent leurs croyances par le Gange, fleuve où l’on dit sacré en tant qu’européen. Mais en fait le Gange n’est qu’un moyen de laver leurs péchés. Le Gange n’est en rien sacré si vous posez la question à des Indiens comme je l’ai faits.

Les Ghâts à voir pour comprendre un peu mieux

Pour honorer leurs dieux les Indiens se lavent à l’eau pour purifier leur corps par tradition. Si cette eau, est sale pour nous, elle est en fait propre spirituellement parlant. Les différents ghâts au bord du Gange que vous trouverez sont étalés sur des bonnes enjambées. Précisément entre le ghât Assi dans le sud et le ghât « principal » Dashashwamedh c’est 2,5 kilomètres de marche. Dans la journée, j’ai souvent fait l’aller-retour entre les deux ghâts et c’est simple pour profiter du soleil et des cultes qui ont lieu à chaque ghât.

Celui qui m’a le plus marqué est sans aucun doute, celui des incinérations en plein air. Il est situé entre les deux ghâts que j’ai cités au-dessus. Les morts défilent sous des draps blancs et couverts sous des œillets oranges et rouges au Manikarnika ghât. Les corps sont ensuite déposés au milieu des piles de bois pour être brûlés en plein air. Les cendres sont ensuite remises à la famille qui décide de les garder, ou bien de les rependre dans le Gange. Un moment troublant et pas habituel pour nous. Ne faites pas de photos car ils vous observent.

Le soir pour aller au dashashwamedh ghât, vous pourrez prendre un bateau depuis le nord ou le sud. En ce qui me concerne, j’ai pris un bateau à l’aller depuis le ghât Assi et j’ai marché au retour. Compter 300 roupies l’aller pour une barque à la rame. Le but est de rejoindre la cérémonie principale qui commence à 18h00 et de profiter de la joie et de la musique qui s’offrent à vous. Prévoyez d’être en avance car embouteillage assuré devant le dashashwamedh ghât. Vous pouvez ensuite accoster pour être plus près des acteurs.

Qu’est ce qu’un Ghât ?

Un ghât désigne en Inde les marches qui recouvrent les berges des bassins ou tanks et permettent de descendre au contact de l’eau. En été, les ghâts sont inondés par la saison des pluies, et je vous déconseille cette période pour visiter Varanasi. Il faut attendre 2 mois après août pour circuler le long du Gange. Après la saison des pluies, les Indiens nettoient les rives de la boue. Ils y vont pour laver le linge, se purifier, faire des cérémonies en groupe, le ghât est un lieu social important pour tous les pratiquants de la religion hindoue.

* Varanasi = anciennement Bénarès.

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